La perte de poids

Les régimes font il vraiment maigrir ?

En France, aujourd’hui, le surpoids et l'obésité touchent respectivement 32 % et 15 % des personnes de plus de 18 ans. Il s’agit de véritables problèmes de santé publique, ces pathologies nécessitent la prise en charge par un professionnel de santé et peuvent justifier la mise en œuvre d'un régime alimentaire sous contrôle médical. Néanmoins, dans de nombreux cas, des pratiques alimentaires d'amaigrissement sont adoptées, parfois même en l'absence de surpoids ou de toute indication médicale, pour des raisons essentiellement esthétiques. Cela, bien que la promotion de la minceur et de la maigreur soit interdite en France, une quête de la minceur véhiculée, par les médias nationaux et internationaux, peut inciter les individus à entreprendre des régimes trop stricts et dangereux pour la santé, ainsi que d’avoir recours à des compléments alimentaires à visée amaigrissante.

MAIGRIR MALGRÉ SA SANTE

Depuis 2010, des risques sont identifiés par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Certains régimes amaigrissants peuvent induire des déséquilibres nutritionnels, notamment :

apports en protéines et en sel trop élevés

apports insuffisants en fibres, en fer, en magnésium, en vitamine D.
 

Ces déséquilibres peuvent entraîner des troubles pour la santé :

  • la dépression et la perte de l’estime de soi sont des conséquences psychologiques fréquentes des échecs à répétition des régimes amaigrissants ;
  • l’amaigrissement ne se fait pas uniquement aux dépens des réserves de masse grasse mais conduit rapidement à la perte des masses musculaire et osseuse, quel que soit le niveau d’apport protéique ; 
  • certains régimes qui préconisent quasi exclusivement la consommation de viande, poisson, œuf et produits laitiers conduisent à des apports protéiques très élevés (régimes hyperprotéiques non hypocaloriques) et peuvent présenter un risque aux niveaux rénal, osseux et cardiaque ;
  • une des conséquences majeure et récurrente des privations et exclusions pratiquées, quelque soit le régime, est, paradoxalement, la reprise de poids, voire le surpoids: plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise pondérale (effet yo-yo), a fortiori en l'absence d'activité physique.
  • la restriction énergétique au cours de la grossesse ainsi que les déficits nutritionnels sous-jacents comportent des risques pour le déroulement de la grossesse, ralentissent le développement et la croissance fœtale et peuvent avoir des conséquences sur la santé ultérieure de l’enfant, y compris à l’âge adulte ;
  • chez l’enfant et l’adolescent, la restriction calorique, qu’elle soit ou non associée à une restriction protéique, peut entraîner un ralentissement de la croissance et du développement pubertaire.


En dehors d’une prise en charge par un professionnel de santé, toutes les manipulations de son régime alimentaire en vue d’une perte de poids n’est pas conseillée.
 

QUELLE EST LA RÉALITÉ DES RÉGIMES ?

Maigrir avec un régime classique (généralement hypocalorique) ne présente aucune difficulté particulière.

85% des personnes qui entameront un régime obtiendront un amaigrissement dans les 6 mois qui suivront.

Toutefois, 2 à 3 ans après la perte de poids, 95% des personnes reprendront le poids perdu et ceci quel que soit le régime qu'elles auront suivi. Dans la plupart des cas, la perte de poids sera associée à un rebond pondéral. "Une des conséquences majeure et récurrente des privations et exclusions pratiquées, quel que soit le régime, est ainsi, paradoxalement, la reprise de poids, voire le surpoids : plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise pondérale" (Rapport de l'Anses 2010)

Tous les régimes sont concernés, qu'ils soient très restrictifs ou non, équilibrés ou non. Autrement dit, en terme d'efficacité sur la perte de poids à 2 ou 3 ans, il n'existe aucun meilleur régime. Bien sûr, certains seront plus dangereux que d'autres pour la santé. Mais aucun ne permettra d'espérer une meilleure stabilisation du poids perdu au-delà de ce délai de 2 à 3 ans.

LE PIEGE DU CONTRÔLE

Qu'ont donc en commun le régime Dukan, le régime Weight Watcher, Comme J'aime, le régime hypocalorique... ? Tous imposent un contrôle mental du comportement alimentaire ! Le régime c'est du contrôle.

Or c'est précisément ce contrôle qui ne peut être maintenu dans la durée et qui explique les inévitables craquages. Chacun, quand il commence un régime, le sait ou le pressent. Même s'il veut croire le contraire, il ne sera pas possible d'éternellement se contrôler et cela finira tôt ou tard par... une perte de contrôle.

Tout contrôle expose à des pertes de contrôle. Toute perte de contrôle est précédée d'une phase de contrôle. L'un ne va pas sans l'autre. Pour se débarrasser des pertes de contrôle, il n'existe d'autres moyens que de se débarrasser de ces épuisantes et continuelles tentatives de contrôle.

Notre cerveau n'est pas en mesure d'assurer un contrôle permanent et fiable de nos entrées et sorties de calories, 24h/24H et 7J/7. Est il possible de calculer chaque jour, ses calories dépensées ou mangées sans tomber dans l'obsession ? 

Le corps est le donneur d'ordre naturel de notre organisme alors que le cerveau, lui, ne doit être qu'un lieu d'arbitrage. Il ne peut à chaque repas, chaque plat, chaque bouchée réfléchir pour se demander s'il prend ou non la bonne décision conforme aux bonnes règles du régime suivi ou même simplement de la bonne diététique. Ce questionnement incessant envahit l'espace mental. Il conduit à des obsessions alimentaires et à l'épuisement mental.

ET S'IL Y AVAIT AUTRE CHOSE QUE L'ASSIETTE ?

Il convient donc de laisser le cerveau se concentrer sur les tâches qui lui sont acquises et de laisser le corps effectuer correctement son travail sans le déranger. Nous disposons d'un compteur de calories naturel qui comptabilise à chaque instant les calories que nous dépensons et nous communique par des messages de FAIM, de SATIÉTÉ et de RASSASIEMENT le nombre de calories que nous devons consommer pour assurer notre retour à son poids de forme et à un bon état de santé nutritionnelle.

La plupart des personnes en surpoids se trouvent au-dessus de leur poids d'équilibre et présentent des dérèglements dans leur comportement alimentaire. Elles mangent souvent sans faim et surtout ne parviennent pas à se rassasier comme il le faudrait. Ce qui les conduit à manger de plus grandes quantités de nourriture.

Le travail sur les sensations de faim et de rassasiement permet de diminuer la quantité de nourriture consommée et d'obtenir ainsi la perte de poids. L'écoute des sensations de faim permet de maigrir jusqu'au poids d'équilibre et de le maintenir ensuite sans les efforts de contrôle, simplement en continuant à écouter les sensations qui expriment les besoins de l'organisme.

Alors que faire pour perdre du poids sur le long terme ? 

Si votre poids actuel n'est pas votre poids de forme, ou que votre poids augmente progressivement un rééquilibrage alimentaire et un travail sur votre écoute corporelle semblent nécessaire. 
 

L'idéal est d'être accompagné par un professionnel (et pas que pour 1 mois comme les régimes les plus rapides proposés). Il faut se donner le temps de faire des tests alimentaires et comportementales. Analyser ses erreurs, aussi ses forces, comprendre pour enfin l'appliquer sur le long terme.

 
SOURCES :
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2009sa0099Ra.pdf
https://www.anses.fr/fr/content/r%C3%A9gimes-amaigrissants
https://www.gros.org/que-penser-des-regimes-amaigrissants